De l’importance de la fête
Par Michelle Chartrand, mère de neuf enfants
Tout le monde (ou presque!) sait qu’il y a des moments dans l’année liturgique pour faire pénitence. Qu’il soit question du Carême ou des vendredis de l’année, les catholiques sont habitués à ces temps où il faut faire maigre, jeûner, se convertir. Mais savez-vous que l’année liturgique nous donne mille et une occasions de fêter?
Nos vies sont toutes bercées par la routine. Les fêtes qui entrecoupent notre quotidien sont une bonne occasion de s’arrêter, de célébrer en famille et de montrer à nos enfants que nous sommes heureux, tout le monde ensemble.
Il est essentiel, donc, que nos vies de famille donnent une place conséquente à la fête. Celle-ci est un élément primordial de la vie chrétienne : elle rappelle que nous ne portons pas nos croix pour rien. C’est un temps pour rendre grâce, pour reprendre notre souffle, pour se réjouir ensemble et pour renforcer l’unité de la famille.
Que peut-on fêter?
Les fêtes familiales comme les anniversaires de naissance, de mariage, mais aussi de baptême (après tout, le baptême est une nouvelle naissance) peuvent évidemment entrer dans notre calendrier festif.
Dans notre famille, nous essayons de rendre ces jours spéciaux pour le jubilaire par toutes sortes de petites attentions, par exemple en faisant un mets spécial ou festif. Lors d’un anniversaire de baptême, nous avons aussi pour tradition de rallumer le cierge baptismal et de refaire nos engagements de baptême. Il est beau de souligner ces jours avec un gâteau choisi par celui dont c’est la fête.
Par ailleurs, les dimanches nous sont donnés justement pour que nous puissions prendre le temps de nous plonger dans la joie de Dieu, recevant ainsi la force de vivre pleinement tous les jours de la semaine. Il faut faire du dimanche le meilleur moment de la semaine. Par exemple, après la messe, nous avons l’habitude de passer du temps ensemble autour d’un bon repas ou d’une sortie spéciale.
Ensuite, l’Église nous conduit de fête en fête avec un grand nombre de célébrations liturgiques, à commencer par Pâques, la Pentecôte, la Toussaint, Noël… Par exemple, dans notre famille, il est coutume de faire une réception costumée pour célébrer la Toussaint : nous invitons des amis, nous prévoyons des jeux, des chants, et un repas entre amis. Nous ne pouvons pas célébrer chacun des saints du calendrier liturgique parce qu’il y en a presque tous les jours, alors nous choisissons nos préférés! Les fêtes patronales des membres de notre famille sont les premières fêtes de saints que nous avons décidé de souligner. Graduellement, nous avons aussi ajouté d’autres saints pour lesquels nous avons une dévotion particulière.
Enfin, il est aussi possible d’inventer des fêtes familiales, qui deviendront peut-être des traditions. Par exemple, le 26 juillet, l’Église célèbre la fête de sainte Anne et de saint Joachim, les grands-parents de Jésus. Pourquoi ne pas profiter de cette fête liturgique pour célébrer nos grands-parents?
Comment introduire des fêtes dans notre vie familiale?
Après avoir saisi l’importance des fêtes, l’étape la plus déterminante pour nous a été de prendre conscience qu’il existe une année liturgique et qu’il faut garder en tête où nous sommes et ce qui s’en vient. Concrètement, je vérifie chaque mois les fêtes qui auront lieu dans le mois qui vient et je les marque sur le calendrier, ce qui m’aide à planifier.
Je pense aussi qu’il est important de prendre des photos de nos fêtes pour nous aider à nous en souvenir. Par exemple, les enfants regardent souvent les photos prises lors de la fête de Saint Nicholas il y a quelques années. Nous nous étions tous fabriqué des chapeaux d’évêque, et les enfants s’en souviennent grâce aux photos. Nous aimons tous regarder ces photos et garder le souvenir de ces merveilleux moments en famille.
En conclusion, il n’y a jamais trop de fêtes dans une famille. Les fêtes créent « l’esprit de famille » : elles nous donnent des souvenirs qui sont des trésors pour la vie; elles sont un avant-goût du Ciel.